10 Sep

Un projet d’envergure et un plan national pour la production d’huile d’olive

Par R.E,

Le Maroc prévoit la mise en service de la première unité incluant dix fermes avec des oliveraies et utilisant les dernières technologies, au courant de ce mois à Beni Mellal. Avec une première récolte prévue pour 2010, la majorité de la production d’huile d’olive sera destinée à l’exportation en vue de satisfaire le penchant grandissant des Européens pour les produits à base d’huile d’olive Les 10 fermes, de 1 000 hectares plantés d’oliviers chacune, s’étalent sur les régions de Haouz, Tensift, Tadla et Meknès, selon le dernier rapport sur le Maroc élaboré par le cabinet d’expertise Oxford Business Group.

Le projet a été lancé en partenariat avec le Crédit agricole du Maroc et la Société générale Asset Management. Le fonds d’investissements Oléa Capital a pour objectif de redonner vie à l’industrie centenaire de l’huile d’olive au Maroc.

A terme, cette initiative permettra une capacité de production annuelle de 30 000 tonnes d’huile d’olive. Le gouvernement s’est également engagé à relancer la production d’huile d’olive. Le Plan national pour la production d’huile d’olive a été mis en place pour accroître rapidement la taille du marché.

A ce jour, quelque 500 000 hectares sont consacrés à l’exploitation d’oliviers, chiffre que le gouvernement entend doubler d’ici à 2010. Le plan a aussi pour objectif d’améliorer la qualité de l’huile d’olive qui, dans la plupart des cas, n’est pas conforme aux standards internationaux.

Tariq Sijilmassi, président du Crédit agricole du Maroc, cité par la même source, est persuadé qu’Oléa Capital est une étape importante pour l’agriculture au Maroc, secteur «en quête d’exemples de réussite» et de «cadre financier moderne».

Ce fonds permettra d’injecter de l’argent dans les zones rurales et contribuera à rééquilibrer la croissance économique. Il s’est dit confiant, estimant que l’huile d’olive marocaine est un produit-phare qui permettra de générer un retour sur investissement important, grâce à la forte demande sur le marché européen.

«Olea Capital est l’équivalent dans le secteur agricole du Plan Azur», a déclaré Sijilmassi (Plan Azur étant le nom donné à la campagne nationale de promotion du tourisme, visant à augmenter le nombre d’arrivées à 10 millions par an d’ici à 2010 et à créer 600 000 nouveaux emplois).

Les méthodes de production d’huile d’olive au Maroc sont ancestrales, mais peuvent s’avérer inefficaces, voire parfois peu hygiéniques. La même source relève qu’actuellement, la plupart de la production d’huile d’olive se réalise dans des pressoirs traditionnels, connus sous le nom de maâsra, dont la plupart sont encore tirés par des chevaux.

«Une bonne partie d’entre elles seraient encore utilisées dans les zones rurales du Maroc. Les maâsra ne sont pas suffisamment performantes pour produire de l’huile d’olive de qualité destinée à l’exportation, la plupart étant consommée par les producteurs eux-mêmes ou commercialisée sur les marchés locaux.» «Les maâsras sont aussi source de gâchis, car, après avoir pressé l’olive selon les méthodes traditionnelles, il reste encore beaucoup d’huile dans la pulpe et le noyau», a, de son côté, déclaré Mustapha Ismaïl Alaoui, de l’Institut agricole et vétérinaire Hassan II.

Il a estimé, par ailleurs, qu’environ 900 000 litres d’huile d’olive sont gaspillés chaque année. En effet, «le stockage et le transport constituent des obstacles majeurs à la croissance du secteur. Les olives récoltées restent généralement stockées dans des boîtes ou empilées à même le sol pendant des semaines et fermentent avant même d’être traitées», a rapporté OBG.

Et de poursuivre que, pour éviter qu’elles ne pourrissent, les fermiers les recouvrent de gros sel. Mais, comme elles ne sont généralement pas lavées, le sel finit par se dissoudre dans l’huile. Par rapport aux standards internationaux, la majeure partie de la production d’huile d’olive est impropre à la consommation, en raison de son degré d’acidité, a fait savoir M. Ismaïl Alaoui, même si la plupart des Marocains y sont habitués.

Pour Phillipe Brosse, directeur général de la Société générale Asset Management, l’objectif principal d’Oléa Capital et du Plan national pour la production d’huile d’olive réside dans le développement de la capacité de production pour pouvoir répondre à une demande sans cesse croissante.

A terme, cette initiative permettra d’instaurer des méthodes efficaces et modernes en mesure de faire du Maroc un producteur d’huile d’olive compétitif à l’échelle internationale.

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