04 Oct

Projet de soutien aux producteurs d’huile d’olive au Liban-Sud

Par Julie Schneider,

La France finance un programme qui vise notamment à améliorer la qualité de l’huile libanaise, principal obstacle à l’exportation.

Au Liban-Sud, quelque 9 hectares, soit 44 % des terrains agricoles de la région, sont destinés à l’oléiculture, ce qui représente 17 % des terrains agraires au Liban. Selon l’ILO (International Labor Organization), la production d’olives au Liban-Sud atteint 10 000 tonnes par an sur les 76 500 tonnes produites chaque année dans le pays.

Dans le Sud, près de 22 000 oléiculteurs, sans compter les saisonniers, produisent environ 5 400 tonnes d’huile d’olive par an, dont seules 600 sont exportées. Le reste est destiné à une consommation personnelle ou locale. Ce phénomène s’explique par la non-labellisation de l’huile d’olive locale – et libanaise en général –, notamment en raison de son acidité et de la concurrence de l’huile d’olive extravierge produite dans les autres pays méditerranéens, en Espagne par exemple.

Pour remédier à cela et aider au développement de la région, l’ambassade de France a mis en place un programme en coordination avec l’Agence française de développement (AFD) et le contingent français de la Finul. Ce projet, nommé Daman Olives, d’un montant de près d’un million de dollars et financé à hauteur de 863 000 dollars par l’AFD – le reste revenant aux coopératives locales –, vise à appuyer les populations du Sud, dont le taux de pauvreté s’élevait à près de 42 % en 2005, selon l’Institute of Business Studies and Research (Ibsar) de l’Université américaine de Beyrouth.

Pour doper la productivité et améliorer la qualité de l’huile d’olive produite, deux presses à huile de la nouvelle génération ont donc été livrées la semaine dernière dans le caza de Bint Jbeil, et deux autres suivront dans les prochains jours. Les 160 oléiculteurs répartis dans les quatre coopératives concernées (Debel, Rchaf, Borj Qalaway et Kaounine) pourront ainsi presser près de 700 kilos d’olives par heure, contre 200 kilos pour une presse traditionnelle. D’un montant de 117 000 dollars chacune, ces presses ne rejettent que 2 % de la matière sèche de l’olive, contre quelque 10 % avec une presse traditionnelle, ce qui améliore la qualité de l’huile.

De plus, à travers ce programme, l’ONG italienne Istituto per la Cooperazione Universitaria (ICU) enseigne aux oléiculteurs les techniques de production et de conservation de l’olive et de l’huile d’olive. L’ICU se charge également de les assister au moment de la récolte, et ce pendant les trois années du programme (2008 à 2010).

Autre obstacle, selon l’ILO, à l’exportation de l’huile d’olive libanaise : le manque de communication autour de celle-ci et la mauvaise gestion des coopératives. Un volet, plus administratif, a alors été mis en place par l’Institut européen de coopération et de développement (IECD), en coopération avec le ministère libanais de l’Agriculture.

Selon l’Ibsar, la labellisation et la promotion de l’huile d’olive du Sud-Liban pourraient multiplier la valeur ajoutée du secteur par quatre, pour atteindre quelque 56 millions de dollars.

Mais à l’issue de ce programme, si le problème majeur de l’acidité de l’huile n’est pas réglé, il faudra tout simplement remplacer les 20 000 plants d’olivier de ces coopératives.

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